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par Praveen Kumar, Sandeep Kandikuppa et Spencer Sandberg

• La pollution atmosphérique est un grave problème de santé publique au Bangladesh. Les briqueteries traditionnelles comptent parmi les principales sources de pollution atmosphérique.
• Vue d'ensemble objectif général de cette étude L'objectif est de comprendre le bien-être social et économique des ouvriers des briqueteries, suite à la récente transition vers des technologies de briqueterie améliorées au Bangladesh. Les résultats de cette étude cas-témoins montrent une évolution constante des fours à cheminée fixe traditionnels (FCK) vers des options améliorées et à faible émission de fumée, comme les fours zigzag (ZZK) et les fours à briques à arbre vertical (VSBK).
• Les travailleurs des briqueteries améliorées bénéficient d’une meilleure qualité de vie, de meilleures conditions de vie et de travail que leurs homologues des fours à cheminée fixes traditionnels.
• Dans les deux types de fours, les travailleurs déclarent travailler de longues heures – en moyenne onze heures par jour – et la plupart des journées impliquent de travailler tôt le matin ou tard le soir. La plupart des travailleurs signalent que les femmes et les hommes ne sont pas rémunérés de la même manière, et nos résultats confirment que les femmes de notre échantillon sont en moyenne moins bien rémunérées.
• En général, les ouvriers des briqueteries, quel que soit le type de four, vivent dans des conditions précaires, marquées par des revenus instables et des conditions de vie médiocres par rapport à celles dont ils pourraient bénéficier dans leur village d’origine.

Pollution de l'air à Dhaka

Français Le Bangladesh a l'un des niveaux les plus élevés de particules fines ambiantes extérieures (PM 2.5) de tous les pays du monde, se classant au premier rang parmi 134 pays et territoires dans le Rapport mondial sur la qualité de l'air 2023 avec une concentration annuelle moyenne de PM 2.5 de 79.9 µg/m³ (IQAir, 2023). À Dhaka, les estimations suggèrent qu'environ la moitié de la pollution de l'air ambiant est causée par les briqueteries (Begum et al., 2018 ; Begum et al., 2019 ; Rahman et al., 2019). Or, ces briqueteries sont essentielles pour répondre aux exigences de construction associées à un pays qui connaît une croissance démographique et une urbanisation rapides. Plus de 7,000 23 briqueteries répertoriées et des dizaines de briqueteries non répertoriées à travers le pays emploient environ un million de personnes et produisent environ 2021 millions de briques par an (Lee et al., XNUMX). En raison des coûts environnementaux, sanitaires et sociaux de la fabrication de briques, le gouvernement du Bangladesh s'efforce d'éliminer progressivement les technologies polluantes comme les fours à cheminée fixe (FCK) au profit de technologies améliorées comme les fours en zigzag (ZZK) et les fours à briques à arbre vertical (VSBK).

Bien que ces briqueteries améliorées soient censées améliorer la qualité de l'air, leur impact sur le bien-être socio-économique des briquetiers, majoritairement analphabètes, reste sous-exploré. Pour qu'une « transition juste » se produise et soit réussie, les avantages et les coûts de la transition vers une économie verte doivent être équitables (Pai et al., 2020). Cette note d'orientation, fondée sur notre étude exploratoire, offre un aperçu préliminaire des conditions de travail, de la santé et du bien-être financier des briquetiers de la région du Grand Dhaka. Nous évaluons les différences de résultats entre les ouvriers employés dans les briqueteries traditionnelles, plus polluantes, et ceux employés dans les briqueteries améliorées.

Méthodologie

Notre étude utilise une approche transversale cas-témoins pour examiner les différences de résultats entre les ouvriers des briqueteries traditionnelles et améliorées. Ce faisant, nous présentons des preuves systématiques de la nécessité de faire évoluer l'industrie de la brique au Bangladesh vers des technologies améliorées et à faibles émissions. Parallèlement, notre étude met en lumière les problèmes inhérents à l'industrie de la brique elle-même, qui entravent la réalisation d'une transition véritablement juste. Ces problèmes sont ancrés dans les réalités socio-économiques du Bangladesh et l'absence de résolution menace la viabilité des stratégies d'adaptation climatique du pays. Notre échantillon d'étude comprend des personnes travaillant dans des briqueteries améliorées (ZZK) et des témoins travaillant dans des briqueteries traditionnelles (FCK). Les données ont été collectées à un moment précis par le biais d'entretiens en personne, ce qui a permis des comparaisons entre les deux groupes. Pour ce faire, nous avons collaboré avec la Fondation ARCED, un organisme de recherche reconnu au Bangladesh. Au total, nous avons étudié 25 briqueteries sélectionnées au hasard (16 ZZK et 9 FCK). Nous avons assuré une représentation proportionnelle des fours en termes de localisation géographique dans la région du Grand Dhaka incluse dans l'étude. Nous avons sélectionné aléatoirement 20 travailleurs de chaque four participant, ce qui a donné un échantillon total de 512 répondants.

Principales conclusions

• Notre étude a révélé que la qualité de vie était significativement associée au type de four, les travailleurs de ZZK obtenant des scores plus élevés que ceux des travailleurs de FCK. Les travailleurs de ZZK ont également obtenu des scores plus élevés pour la mesure globale combinée de la qualité de vie. Les travailleurs de ZZK travaillaient en moyenne plus d'heures par jour que ceux des FCK.
• Les travailleurs des ZZK bénéficiaient de revenus légèrement plus élevés, d'une rémunération journalière plus élevée et déclaraient moins de jours où ils devaient travailler tôt le matin ou tard le soir. Ils signalaient également un risque significativement plus faible de souffrir d'accidents du travail.
• Globalement, pour la plupart des ouvriers, briqueteries améliorées ou non, la qualité de vie environnementale était médiocre. La plupart des participants (57.6 %) ont déclaré que leur environnement physique n'était « pas du tout » sain et près de 40 % ont déclaré ne pas se sentir « du tout » en sécurité au quotidien. Ce constat, combiné aux taux élevés de logements insalubres et aux taux très élevés de privation matérielle de logement, indique que les ouvriers de la briqueterie vivent souvent dans des conditions précaires.
• Étant donné que notre échantillon est presque entièrement composé de travailleurs migrants venus de divers villages (97 %), il est utile de les comparer aux conditions prévalant dans leurs villages d'origine. Dans notre échantillon, les migrants déclarent en moyenne que leurs installations d'eau et d'assainissement étaient meilleures à Dhaka que dans leur ancien lieu de résidence, et qu'ils étaient moins vulnérables aux catastrophes naturelles.
• La majorité (77 %) des migrants sont tout à fait ou plutôt d’accord avec le fait que leur santé était meilleure avant de déménager à Dhaka, la plupart (69 %) sont tout à fait d’accord avec le fait que leur statut social était meilleur, et parmi tous les participants, le score moyen concernant leur degré de plaisir de vivre est faible, 34 % répondant « pas du tout ».
• En général, les travailleurs de ZZK ont déclaré une meilleure qualité de vie physique, témoignant d'une meilleure santé et d'une meilleure mobilité, ainsi que d'une diminution de la douleur et du recours aux traitements médicaux pour leurs activités quotidiennes. Leur qualité de vie globale était également meilleure lorsque toutes les dimensions étaient prises en compte.
• Les travailleurs de ZZK étaient plus nombreux à disposer d'un logement, et bien que l'ensemble de l'échantillon des deux types de fours ait classé leur logement comme « bidonville », les travailleurs de ZZK étaient moins susceptibles de vivre dans des logements matériellement défavorisés.
• Dans les fours à granulés, les ouvriers de ZZK gagnent plus d'argent par heure et sont plus susceptibles d'avoir bénéficié d'une augmentation de salaire au cours des trois dernières saisons. Malgré un horaire de travail plus long, ils sont moins susceptibles de travailler tôt le matin ou tard le soir. De plus, ils sont moins souvent blessés dans leurs fours.
• Nos données suggèrent fortement que les différences de conditions de travail – meilleurs salaires, moins d'horaires irréguliers et moins de blessures – sont directement liées aux caractéristiques de l'amélioration des opérations des briqueteries. Les horaires intensifs impliqués suggèrent également que la qualité de vie des briquetiers serait largement influencée par leur expérience au four.
• Des recherches futures sont nécessaires pour vérifier cela, mais une interprétation de nos résultats est qu’une transition juste est en train d’être réalisée dans une certaine mesure : les fours en zigzag à technologie améliorée offrent aux travailleurs un meilleur salaire, des conditions plus sûres et un meilleur logement, ce qui se traduit par une meilleure qualité de vie par rapport aux fours à cheminée fixe traditionnels.